Le crin végétal une histoire ancienne !
« Un jour, après un déjeuner en famille sur l’herbe, et à la faveur d’une sieste générale, un agriculteur eut, par curiosité, l’idée de voir comment était faite une feuille de doum, palme du palmier nain qu’il avait à portée de main. Avec une épingle à cheveux qu’il retira de sa femme endormie, il effilocha cette feuille et se rendit compte qu’elle était faite de longues fibres unies l’une à l’autre par de la chlorophylle. L’idée de la fibre végétale était née. »
Jusqu’au milieu du 19e siècle les sièges, les fauteuils, étaient rembourrés de crin animal tiré de la crinière et de la queue des chevaux, et les matelas avec de la laine ce qui les rendaient extrêmement coûteux. Avec l’arrivée de l’industrie automobile au 19e siècle, il devient nécessaire de trouver un produit de substitution au crin animal et à la laine. Abondant dans les pays du Maghreb, le « doum » ou palmier nain (chamaerops humilis) va remplir cette fonction. Cette plante croit spontanément tout autour du bassin méditerranéen, sorte de buisson ramifié, aux souches parfois centenaires en Afrique du Nord qui se constitue en fourrés bas et impénétrables. Le crin végétal, pour cet emploi, sera abandonné au profit des fibres synthétiques et de la mousse dans les années 70.
Dans les campagnes, le « doum » est utilisé de manière artisanale pour des tissages, luminaires, appliques ou abat-jour, paniers etc. Pièces uniques toujours, naturelles et écologiques, tissées à la main, aux designs légers, purs, aériens.
Au vu du regain d’intérêt pour les produits naturels, le crin végétal, sous la forme de tissage du palmier, a le vent en poupe dans le monde entier, particulièrement dans les pays européens.
Rédaction Sylvie Brignon